Gérard Caudron :
En tant qu’homme, sans doute un peu comme tout le monde même si j’ai la chance, sans doute plus que d’autres, de n’être pas seul et d’habiter une maison.
Quand je pense à beaucoup de mes concitoyens qui n’ont pas ces chances, je n’ai pas matière à me plaindre.
En tant que Maire, c’est beaucoup plus difficile,
car d’abord sinon surtout je ressens au plus profond de moi les douleurs de mes concitoyen(ne)s face à cette terrible épidémie qui en touchent un très grand nombre directement ou indirectement.
Difficile aussi parce que les décisions et les revirements de l’État ont pour conséquences de faire porter sur les Maires des responsabilités qui ne sont pas les leurs, avec donc le poids des mécontentements des un(e)s et des autres et ce, à tous propos…
Enfin ce qui est le plus difficile sans doute à vivre c’est le grand écart entre ceux et celles qui sont en train de mourir ou qui voient souffrir et mourir des proches, et ceux et celles pour qui le problème essentiel, c’est par exemple la réduction des collectes des déchets à recycler.
Somme toute, en période de crise, chacun(e) révèle qui il ou elle est…
Et je ne parle pas des politicien(ne)s qui, à tous les niveaux, essaient de deviner si la crise, une fois terminée, leur aura profité politiquement ou non…
Vous le voyez, la vie d’un Maire qui n’est jamais « un long fleuve tranquille » prend des allures de torrents boueux quand une crise d’une telle ampleur éclate.