Gérard Caudron : Vous avez raison, les élus locaux et en particulier les maires sont confrontés à la contradiction que vous décrivez dans votre question.
Pour répondre aux besoins de logements et aux rêves financiers conjoints de propriétaires et de promoteurs, il y a effectivement un risque réel de voir disparaître des espaces verts , de nature et agricoles dont nous aurons pourtant besoin de manière vitale pour nourrir les humains dans les décennies à venir.
Il faut donc éviter de construire sur des terres agricoles et pour cela « geler » des terres agricoles en étendant l’inconstructibilité de ces terres au PLU (plan local d’urbanisme) même si ce n’est pas simple et souvent impopulaire vu les sommes en jeux quand on connait le prix du m2 constructible (si les 100 hectares du Heron, soit 1 million de m2, redevenaient constructibles cela représenterait plus de 300 millions d’euros… » on tue pour moins que cela »).
C’est peut être plus facile de les sauvegarder quand les terres agricoles sont publiques comme les 300 hectares de terres agricoles que j’ai sauvé de l’urbanisation il y a 35 ans à Villeneuve d’Ascq et qui appartiennent aujourd’hui à la MEL.
Il faut donc pour construire des logements dont on a besoin utiliser les friches et anciens terrains industriels.
C’est ce que nous avons fait et faisons Bd Montalembert (friche Fourlegnie) et sur Flers Breucq sur le site abandonné des 3 SUISSES (La Maillerie) pour prendre deux exemples qui comptent plus de 20 hectares sur lesquels il sera construit un peu moins de 1 000 logements sans détruire de terres agricoles.
Cela doit être la règle, c’est plus coûteux mais c’est ce qui sauvegarde l’avenir… C’est donc ma ligne de conduite.